• L'homme dans le labyrinthe - Robert Silverberg

    L'homme dans le labyrinthe est un roman de science-fiction paru en 1969 aux Etats-Unis (1973, en France), que l'on doit à l'auteur de science-fiction Robert Silverberg. Je ne connaissais pas cet auteur avant de lire cette oeuvre, et après renseignements, il s'avère qu'il s'agit d'un homme très prolifique car on ne dénombre pas moins de 1 200 ouvrages à son actif (pas mal, pas mal) ! 

     

    Résumé : 

    Muller vivait depuis neuf ans dans le labyrinthe. Maintenant, il le connaissait bien. Il savait ses pièges, ses méandres, ses embranchements trompeurs, ses trappes mortelles. Depuis le temps, il avait fini par se familiariser avec cet édifice de la dimension d'une ville, sinon avec la situation qui l'avait conduit à y chercher refuge. 
    Tous les hommes qui avaient tenté de pénétrer dans le labyrinthe de Lemnos avant Muller étaient morts d'une façon atroce. Tous ceux qui avaient essayé de l'y rejoindre par la suite avaient été massacrés.
    Aujourd'hui, Ned Rawlins a reçu l'ordre de ramener Muller sur la terre, sa planète natale. Qui, neuf ans auparavant, l'a impitoyablement chassé...

     

    La majeure partie du récit suit en parallèle l'évolution au sein du labyrinthe de Richard (Dick) Muller d'un côté, et la progression dans le labyrinthe de l'équipage chargé de le récupérer (Ned Rawlins, Boardman et leurs coéquipiers), de l'autre. 

    Cela est très intéressant car Muller, à force de vivre dans le labyrinthe (qui est un véritable mystère tant pour lui, que pour le lecteur, ce qui lui confère un caractère fantastique et très attractif : qui l'a construit ? Dans quel but ? Comment fonctionne-t'il ?), en connait nombre mécanisme, et suivra la progression du groupe vers lui (tout en ignorant qui sont ces personnes et ce qu'elles espèrent trouver). A l'inverse, l'expédition sait tout à fait qui elle est venue chercher, mais ne sait pas réellement comment le trouver (si tant qu'elle le trouve).

     

    Il ne faut pas s'attendre à de l'action au cours de ce roman : il n'y en a pas. Il s'agit plus d'instrospections, d'une réflexion sur la nature humaine (et notamment sa vanité, le rejet de l'autre, le rejet de soi), sur la conquête de l'espace et ce rêve insatiable de l'Homme que d'aller à la rencontre d'autres espèces dans l'Univers (et étonnament, de ne pas accepter les siens sur leur propre planète).

    Ce récit pourtant court est d'une grande richesse par les thèmes abordés, la description de quelques planètes découvertes, ou encore le mode de vie des humains à l'époque où se déroule l'action.

    Les qualités d'écriture sont bien présentes et tout est décrit en finesse (le labyrinthe, les personnages, l'univers,...), ce qui en fait un récit tout à fait agréable à lire, très immersif.

    C'est un livre que j'ai beaucoup, beaucoup, aimé. Je vous le conseille. Quelques heures suffisent à lire L'homme dans le labyrinthe, ce qui fait qu'il serait dommage de passer à côté...;)

     

    L'homme dans le labyrinthe - Robert Silverberg

     

    Pour aller plus loin, je vous livre quelques analyses que j'ai faites de ce livre (il n'y a pas de spoilers, n'ayez crainte !). Toutes ces analyses sont personnelles et ne sauraient préjuger des intentions (s'il y en a !) de l'auteur. 

    Concernant les personnages, Muller apparait comme un animal blessé, un humain frappé dans son orgueil et son arrogance, et qui est affligé par un mal qu'il a subi lors de l'une de ses précédentes expédtions, ce qui l'a conduit à son exil (plus ou moins) volontaire...

    Le récit se construit beaucoup sur des flashbacks en ce qui concerne Muller : la vie avant Lemnos, la vie pendant, ses envies de jeunesse, ses erreurs d'hommes, sa construction en tant qu'aventurier de l'espace. Tout cela est très riche, car malgré la misanthropie du personnage, on sent une réelle souffrance à ne plus être en capacité d'être en mesure d'approcher quelqu'un. De là, cet exil parait moins comme un acte volontaire purement réfléchi, mais plutôt comme une fuite. J'ai analysé Muller comme une personne qui, contrairement à ce qu'elle prétend, est tout aussi dégoûtée de l'humanité que de lui-même. Au fur et à mesure de la construction du récit, nous apprendrons quel terrible fléau le frappe et en quoi son affliction l'a conduit sur Lemnos.

     

    Ned Rawlins, de son côté, apparait comme un jeune homme empreint d'une certaine naïveté et de noblesse des sentiments, qui possède cette fougue envers l'injustice et le mensonge que seuls connaissent les coeurs purs, comme on pourrait dire. Méconnaissant les réels motifs de la recherche de Muller (il les apprendra en même temps que le lecteur), ce voyage sera une façon pour lui d'aller à sa propre rencontre, sans le savoir. 

     

    Boardman quant à lui, apparait comme un personnage omniscient car il sait qui est réellement Muller, les raisons de son exil, et l'objectif qui conduit à devoir le sortir de sa retraite forcée. Pourtant, malgré le fait qu'on souhaite faire de lui le "méchant", on ne saurait le blâmer pour ses agissements, qui trouvent quelque part une certaine légitimité. Le leitmotiv de cet homme est "la fin justifie les moyens". Mais quelle fin est attendue pour l'expédition et pour Muller ? 

     

    Enfin, le labyrinthe n'est pas seulement celui dans lequel s'est enfermé Muller, mais peut-être perçu comme la métaphore du labyrinthe des pensées, d'autant que cette impression est renforcée par l'aspect introspectif du récit : on navigue d'un souvenir à l'autre, d'une pensée à l'autre, sans réellement savoir où cela va nous mener, et ce qui finalement, en sortir comme conclusion. Cela interpelle dans la mesure où nous possédons tous notre labyrinthe personnel, et bien qu'on en connaisse quelques mécanismes, sa construction et son fonctionnement nous échapperons toujours un peu...

     

     

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